Agnès R. Van Ravenwood
Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 14/08/2008
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Agnès R. Van Ravenwood
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| Sujet: Re: on peut être noble ; noble et miséreux. uc. Ven 15 Aoû - 12:17 | |
| Brixton, 25 décembre. Jake. Mon frère. Comme le temps est long, sans toi. Joyeux noël ! Tu t’amuses bien, là-haut ? Moi, je m’ennuie un peu, mais ce n’est pas si grave. C’est mon premier noël seule, et c’est un lourd supplice. Depuis ce dix mai, je me réveille et passe devant ta chambre vide, j’ouvre la porte, j’entre, puis je prends garde à rien toucher, pour ne pas enlever ton odeur et tes empreintes. Je me couche sur ton lit, et j’attends. Je ne sais pas ce que j’attends, mais j’attends. Comme tu me manques, tu ne peux le savoir ! En plus, depuis que tu es parti, maman a fait une cure de désintoxication. Notre maman, bel ange, fille de nature, a perdu sa beauté d’entant. Elle est maigre, chétive, et ne tient plus sur ses jambes trop squelettique pour supporter le reste de son corps. Elle boit, fume, et dort. Elle ne mange plus. Papa est ruiné, pour tout arranger. Nous habitons toujours dans notre beau manoir, sauf que ce n’est plus comme avant. C’est comme si nous étions des refugiés clandestins, coupés du monde, dans un endroit sordide. Il n’y a que ta chambre qui est restée intacte, par respect de ta mémoire. Notre bon petit papa ne change pas, il a toujours cette partie sensible en lui. Les domestiques ont mis les voiles, à regret, et nous sommes seuls et livrés à nous même. Je n’avais jamais connu cette situation, donc imagine-toi à quel point je me suis sentie inutile, faible et misérable. Je vais bien, ne t’en fais pas, ne t’inquiète pas, je sais que tu veilles sur moi, et ça me donne la force de surmonter chaque jour avec le sourire. Tu te souviens peut-être de notre piano majestueux qui trônait dans le hall ? Papa l’a gardé, ainsi que des tas d’objets précieux, comme des peintures authentiques et les bijoux de maman, cela nous donne un peu d’importance. Je n’en reviens pas… Les Van Ravenwood que nous étions étaient enviés de toutes les familles, et sollicités également pour leur gentillesse et notre respect, ainsi que notre discrétion… Maintenant, nous sommes montrés du doigt comme des évadés de prison, et plus aucune de nos connaissances ne nous adressent la parole. Même grand-mère s’y est mise. Enfin, tu la connais, elle a fait tellement de mal à nos parents que ça ne nous touche pas tant que ça. UC
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